Dans les campagnes marocaines, les douars sont très dispersés. Pour certains, l'école la plus proche est à une heure de marche. On comprend que ce qui peut être fatigant au printemps ou à l'automne avec de mauvaises chaussures sur un sentier parfois caillouteux, devient insupportable avec le froid de l'hiver, ou la chaleur étouffante de juin. Partir de nuit, arriver en classe déjà fatigué, devoir tout apprendre d'une langue que l'on ne connaît pas (l'arabe, pour les Amazigh), et que ses parents ne pourront partager, on comprend que certains enfants abandonnent après quelques semaines. Ici et là, à l'initiative des associations de villages, on a mis en place un bus scolaire; un progrès encore trop rare, car bien trop coûteux. Ailleurs, on crée des classes improvisées, réunissant quelques élèves de douars isolés. Le problème s'accentue quand l'enfant arrive au collège : l'établissement est souvent encore plus éloigné, et les parents, réticents...
la culture, c'est ce qui demeure dans l'homme lorsqu'il a tout oublié.